Copacabana – Isla del Sol

Nous voilà à notre dernière étape en Bolivie, sur les bords du lac Titicaca. Tout comme le reste de l’Amérique du Sud, notre voyage en Bolivie a passé à une vitesse folle. Nous avons pris plus de temps que prévu en Asie et en Océanie, c’est donc à un rythme un peu plus soutenu qu’on découvre cette partie du monde. Et même si on a pris moins de temps ici, l’envie d’y revenir pour explorer d’autres pays ou revenir dans certaines régions est clairement là. La route pour rejoindre Copacabana depuis La Paz est vraiment sublime, elle longe la Cordillère Royale, un massif montagneux de six sommets culumiant à plus de 6’000m, pour ensuite rejoindre l’énorme lac Titicaca. Avant d’arriver à destination, il nous faut encore traverser le petit détroit de San Pedro de Tiquina…en bateau ! Aujourd’hui encore, on n’a pas tout compris à leur système, certains sortent du bus et payent une mini embarcation pour passer de l’autre côté (comme nous), mais d’autres restent assis dans le véhicule et font la traversée à l’intérieur (donc sans payer les 2 bob pour le bateau). Bref, on remonte dans le bus sous un bel orage, pour enfin arriver à Copacabana, où rapidement on trouve un hôtel pour la nuit, chez Sonia, avec une bonne chambre et de l’eau chaude (grâce à un pommeau électrique qui paraît pas hyper safe de prime abord…). Cette ville devient ultra touristique en haute saison, et heureusement que nous ne sommes pas à cette période, les rues auraient été envahies de monde, et Isla del Sol serait transformée en une vraie fourmilière. Et c’est assez normal vu son emplacement géographique, à 5 km de la frontière avec le Pérou, c’est le point principal de stop de tous les voyageurs entre le Pérou et la Bolivie (et vice-versa). C’est vrai que le cadre au bord du lac Titicaca est plutôt pas mal, notamment sur Isla de Sol, un véritable havre de paix au milieu des Andes (quand on y était en tout cas). À Copacabana, on trouve également un rituel assez particulier, celui de la bénédiction des véhicules, aussi appelé ch’alla. A partir de 10h tous les jours, un flot continu de véhicules, voitures, camion et bus confondus, se présente face à la cathédrale, et, décorés de fleurs et de rubans, ils attendent qu’on les bénisse avec un peu d’’alcool (oui oui il semblerait) afin que le propriétaire n’ait pas d’accident tout au long de la « vie » de son véhicule qui, part la même occasion, est baptisé d’un petit nom.

La météo n’est pas trop mauvaise, on se dit qu’on va en profiter pour grimper au sommet du Cerro Calvari, qui domine la petite baie, pour y admirer le coucher du soleil. La montée nous demande tout de même un peu d’effort, car même après avoir fait La Paz et des balades autour des 5’000m dans le sud du pays, la marche reste une grimpette à 3’966m. Tout au long du chemin, on apperçoit de grandes croix, quatorze en tout, symbolisant la passion du Christ, les pèlerins s’y arrêtent pour déposer des offrandes ou simplement se recueillir. Arrivé au sommet, on découvre Copacabana et son bord du lac sous une très belle lumière. La Basilique Notre-Dame entourée des collines, qui trône toute blanche en plein milieu de la ville, un panorama qui vaut bien quelques minutes de sueur. Tout y est très calme, il n’y a que quelques autres touristes, et on y retrouve tout part hasard Isabelle et Yoan, rencontrés quelques jours plus tôt dans notre hôtel à La Paz. On profite ensemble des derniers rayons du soleil se cachant derrière les nuages au dessus de l’horizon lacustre. Bon, ce n’était pas le plus beau de tous les couchers de soleil, mais cela reste tout de même un crépuscule sur le lac Titicaca, le plus haut lac naviguable au monde qui se trouve à 3812m et s’étend sur la surface respactable de 8562km2 (soit l’équivalent de la surface de la Corse). On redescend ensemble pour le souper et prendre quelques bières dans la fraîcheur d’une terrasse.

 

Isla del Sol


Comme son nom l’indique, Isla del Sol c’est l’île du Soleil, et juste à côté se trouve l’Isla de la Luna, plus petite et moins fréquentée. Elle est la plus grande du lac Titicaca et aurait donnée son son au lac (du rocher nommé Titi Khar’ka se trouvant sur l’Isla del Sol et signifiant « Le Roc du Puma » en aymara, ou selon une autre hypothèse, Titicaca serait une déformation de titijaya, qui veut dire « puma de pierre », par référence aux pumas noyés et transformés en statues de pierre selon une légende locale, infos Wikipedia). Nous avons donc jetté notre dévolu sur Isla del Sol, mais le moins que l’on puisse dire c’est que cette matinée-là elle portait bien mal son nom. En effet le ciel est bien couvert et la pluie se pointe à l’horizon, de quoi nous réjouir des deux heures de bateau pour y arriver. On se motive quand même à y aller en se disant que ça va pas durer et après avoir comparé 2-3 agences qui vendent les billets de bateau (absolument tous au même prix d’ailleurs), on choisi un vendeur et on embarque. Le but est de rejoindre le village de Challapampa au nord de l’île, monter un peu voir les ruines qui s’y trouve car on est quand même dans le berceau de la civilisation Inca ici, et ensuite redescendre à pied les 13km pour dormir dans le village du sud à Yamani et rentrer le lendemain. Les bateaux sont petits et remplis de touristes jusqu’à la dernière place disponible, et surtout ils sont bien lents. Tous partent à 8h30 et on est donc pas les seuls à se rendre sur l’île. Sur le début de la traversée, le lac est calme et on se dit que le soleil va peut-être finalement nous accompagner, mais arrivé à mi-chemin, lorsqu’on se retrouve de l’autre côté d’une colline, on commence à se faire chahuter par le vent et les vagues qui font bien tanguer le navire. La pluie arrive également et notre capitaine nous annonce que ça devient un peu dangereux, raison pour laquelle il décide de changer de cap et passer par l’autre côté de l’île, à l’ouest, rallongeant par la même occasion notre balade. Sur le coup, on se dit que c’est peut-être un peu exagéré car les autres bateaux qui nous suivaient ont conitnuer leur route tout droit vers le port de Challapampa, au nord de l’île. De notre côté, c’est tout calme car bien protégé, mais la pluie commence à tomber. Notre capitaine s’arrête en chemin, au pied des fameuses ruines de la Roca Sagrada qu’on voulait théoriquement rejoindre à pied depuis le village, et nous explique qu’on peut descendre et marcher depuis ici, ou, il nous laisse 30 minutes pour les visiter et repart ensuite amener les gens au village de l’aurte côté de l’île à encore une bonne demie-heure de navigation. On hésite un peu car la météo n’est pas très bonne mais finalement on descend là et on s’acquitte du droit de passage pour traverser les ruines. On démarre notre balade sous la pluie et accompagné de pas mal de touristes car un autre bateau nous avait emboîté le pas. On monte la colline et on visite ces ruines qui seraient à l’origine de bon nombre de croyances incas, nos premiers pas au milieu de cette civilisation si riche en somme, où on y découvre une table sacrificielle, le fameux rocher des origines et quelques autres reliques anciennes. On poursuit pour rejoindre le village de Challapampa à trente petites minutes à pied et on fait la connaissance d’un couple de chilien, Javier et Javiera, ainsi que de Salazar, un philipin plongeur fort sympathique ! On échange également quelques mots avec un couple de coréens vivant aux Etats-Unis et qui sont carrément drôle. Arrivé au village, qui est-ce qu’on croise, avec un teint un peu pâle ? Nos amis Isabelle et Yoan qui sortent d’un bistrot où ils sont allés boire un thé chaud pour se remettre de leurs émotion. Leur bateau, n’ayant pas esquivé la tempête, est venu tout droit les déposer au port, mais en naviguant sur un lac déchainé. La traversée n’a donc pas été de tout repos pour eux, les passagers vomissant par dessus bord et devant par moment se mettre tous du même côté pour contre-balancer l’effet des vagues. Du coup, on s’est dit que notre capitaine était pas si mal que ça. On décide de poursuivre notre route avec eux et de descendre ensemble à Yumani, où nous passerons la nuit et eux reprendront un bateau pour retourner à Copacabana. On demarre cette marche tranquillement et sous les premiers rayons du soleil de la journée. Et la météo semble clémente pour la suite ! On suit le chemin qui longe la côte, alternative à celui se trouvant sur les crêtes, qu’on rejoindra plus tard. On marche à flanc de côteaux et on traverse des petits villages, où ici, on a l’impression que les habitants vivent hors du temps et loin du reste du monde. Pas de voiture sur l’île, juste des bateaux, des innombrables terrasses de cultures qui ont faconnées depuis des siècles les pentes des collines environnantes (datant quand même de l’époque des incas, et toujours exploitées aujourd’hui), des lamas et des ânes en guise de porteurs, au milieu de maisonnettes en briques de terres avec leur petit jardin, abritant pratiquement tous un enclos pour un cochon. On ne peut pas vraiment parler de pauvreté ici, mais plutôt de simplicité, quand bien même les conditions de vie restent sommaires, mais s’améliorent grandement avec le développement touristique (en tout cas pour certains). D’autres part la vie semble un tout petit peu moins dure que dans l’altiplano au milieu des andes, car ici, les aliments poussent. Ça faisait d’ailleurs un bon moment qu’on avait pas vu autant d’arbres, principalement de eucalyptus, et des collines aussi verdoyantes. Pour traverser l’île, on doit s’acquitter en chemin de taxes de passage, car on marche sur des terres privées et les habitants ont bien vite compris qu’il y avait un petit quelques chose à y gagner (suivant la saison ça doit être un grand quelque chose…). Chaque montée devient sportive avec l’altitude, et on se fait une petite pause dans le village de Challa avant de repartir en direction de notre point de chute, Yumani, en rejoingnant le chemin sur les crêtes. La vue est magnifique et on prend la mesure du lac Titicaca, qui est simplement gigantesque. Après trois heures de marche on arrive au village, c’est le moment de dire au revoir à Isabelle et Yoan qui continuent jusqu’au débarcadère (et qu’on reverra plus tard à Cusco). Une fillette toute choue entre-ouvre une fenêtre et nous récite un discours vendeur sur l’hôtel familiale et ses chambres. Les prix sont plus que corrects et après un petit tour rapide dans le village pour comparer, on revient vers elle et sa maman pour déposer nos affaires et aller boire une bière face au lac. La plupart des touristes s’en sont repartis sur les derniers bateaux et d’un coup l’île devient d’un calme absolu. On se sent encore un fois privilégié de profiter d’un tel cadre pratiquement tout seul, au milieu du lac Titicaca, dans un espace-temps qui semble si loin de notre monde moderne. On avait entendu parler sur d’autres blogs d’un restaurant tout à fait particulier qui propose une cuisine organique, dans un cadre idyllique avec vue sur le coucher de soleil sur le lac, et sans électricité, le Las Velas (« les bougies » en espagnol). Mais l’endroit est surtout réputé pour sa fameuse truite du lac Titicaca qui serait alors la meilleure de toutes. On se dit que le spot est tout trouvé pour profiter encore plus de ce magnifique panomara. Alors oui, il ne faut pas être pressé car tout est préparé en fonction des clients présents, et tout se cuisine au feu de bois, mais franchement, l’endroit est parfait, l’accueil chaleureux et la nourriture à tomber. On prend un petit apéro au soleil, où on est rejoint par un couple d’anglais, et voilà que nos truites sont servies. On doit avouer que c’est clairement le meilleur repas qu’on ait mangé depuis bien longtemps, et surtout la meilleure truite qu’on ait goûtée tout court ! Préparée en papillote, avec une tombée d’huile, de vinaigre et de jus de citron, recouverte de tomates, de carottes et d’échalottes, et surtout, parsemée de Muña, la menthe andine au parfum si subtile qui se lie à la perfection avec le poisson. On se relèverait la nuit tellement c’était bon ! Après ce petit orgasme gustatif, on rentre à notre hotel et on ne sait pas de quel côté de l’île regarder, on a un magnifique coucher de soleil sur le lac à l’ouest et un lever de lune spectaculaire sur les montagnes enneigées et au dessus de l’Isla de la Luna à l’est. On profite des deux à la fois en regardant le changement de reigne entre les deux astres si sacrés dans ces contrées. La nuit est fraîche, mais on a une bonne dose de couvertures dans notre chambre et on s’endort paisiblement dans un silence absolu, avec de temps en temps un âne qui braille au loin (c’est plus agréable que les klaxons de la Paz). Au réveil, on se rend directement au débarcadère sous un superbe ciel bleu, notre traversée jusqu’à Copacabana sera nettement plus calme que le jour précédent, et on se prend d’ailleurs un bon coup de soleil sur le nez, et qu’on a même pas vu venir. En fin de journée, on fait un petit tour à la Puerta del Sol, juste au dessus de la ville, histoire de voir encore un bien vieux vestige Inca et de profiter du coucher de soleil sur le lac, et qui était jadis un observatoire astronomique (et quelques peu tagué aujourd’hui… dommage). On poursuit en retrouvant en début de soirée nos compatriotes Zoé et Cyril avec qui on avait mangé une bien bonne fondue à La Paz quelques jours plus tôt. Eux vont partir à la découverte de cette magnifique île sur la lac Titicaca, et nous on part le lendemain pour de nouvelles aventures au Pérou dont la frontière se trouve à quelques minutes seulement d’ici. Au revoir donc la Bolivie, on embarque pour Cusco et 8 bonnes heures de bus pour aller à la rencontre du Machu Picchu !

 

 

Infos utiles et Galerie photos

Où dormir à Copacabana: Chez Sonia, qui se trouve en haut de la route menant à la Basilique Notre-Dame, à 100 bob la chambre double, avec wifi et eau chaude.

Que voir et faire : Il y a deux collines qui offrent une très belle vue sur la région et Copacabana, Cerro Calvari, parfait pour le coucher du soleil, et le cerro de l’autre côté de la ville, où se trouve la Puerta del Sol, apparament payante (10 bob), mais lorsqu’on y est allé, il n’y avait personne. Visiter la très belle Basilique Notre-Dame, se balader au bord du lac, mais également observer le baptême des voitures devant la Basilique qui a lieu à 10h tous les matins, le Ch’alla.

 

Isla del Sol : Un des bons moyens de visiter cette très belle île, est de la traverser du Nord au Sud (Challapampa à Yumani) ou du Sud au Nord, et ensuite de rester dormir une nuit ou deux pour profiter de l’ambiance hyper relaxante et apaisante des lieux. Pas un bruit, juste des ânes qui henissent parfois, une vraie pause entre le Pérou et la Bolivie. A l’extrême nord vous trouverez les ruines (payantes à 15 bob) et les plus beaux paysages de l’île avec des criques aux couleurs turquoises. Il y a deux sentiers à emrpunter, celle des crêtes et celle des villages et de la côte, les deux valent la peine. Il y a en tout trois postes payants sur l’île, un aux ruines et au village du Nord (15 bob), un au village du Sud (à 10 bob), et un autre sur le chemin (à 10 bob). Le village du Nord est au bord de l’eau, mais est un peu moins acceuillant que celui du Sud se trouvant sur les crêtes avec une vue incroyable sur le lac, surtout génial pour le coucher du soleil et la Truite du lac au restaurant « Las Velas ».

Bus La Paz – Copacabana : Il faut compter environ 4h de trajet et 25 bob par personne. Les bus se prennent soient depuis le gare routière, soit à côté du cimetière de La Paz (3 bob pour y monter en téléphérique). Les bus partant depuis la gare routière s’arrêtent de tout manière au cimetière, et donc tarversent toute la ville avant pour y arriver.

Bus Copacabana – Puno – Cusco : 30 bob par personne avec la compagnie Titicaca jusqu’à Puno, et ensuite 20 soles par personne de Puno à Cusco. Le billet pour un bus de Copacabana à Cusco est à 100 bob (avec un arrêt de toutes façons d’au moins une heure à Puno, sauf pour les bus de nuits).

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