Une Birmanie encore bien différente
Nous voilà arrivés au lac Inlé, à Nyaung Shwe après deux jours de marche depuis Kalaw (article à lire ici). On est directement plongé dans une nouvelle ambiance, et, à part Nyaung Shwe qui est construite autour du canal, tout se fait et se vit sur l’eau. Que ça soit les maisons, les villages, les marchés, les temples ou encore les jardins, toute la vie active du lac a lieu sur l’eau. On se dépêche de déposer nos sacs dans la guesthouse que nous avions réservée depuis Kalaw. Plutôt une bonne suprise, on a droit à une petite maisonnette par couple, avec salle de bain privée et eau chaude, et le gros plus c’est son petit bar-restaurant (avec wifi qui fonctionne) au bord du canal, parfait pour déguster son petit café ou sa bière. Dès notre arrivée, on s’installe sur la terrasse et on savoure ce petit moment de tranquilité, ou presque, car il y a tout de même beaucoup de longtails passant dans le canal et donc pas mal de bruits de moteur. Enfin, ce n’est qu’un détail pour nous qui attendions avec impatience cette petite pause après le trek. A peine reposé, qu’on repart déjà tous les quatre au centre-ville pour trouver une agence afin d’y réserver notre bus pour Hsipaw, mais également trouver un bon petit restaurant pour souper. Après avoir fait le tour de quelques agences histoire de comparer les prix et de les négocier, on finit par booker nos tickets dans celui d’une jeune femme toute sympathique, auprès de qui on réserve directement u taxi-boat pour la découverte du lac dès le lendemain matin. Etant donné son fort potentiel touristique, et son attractivité déjà bien reconnue, la région a été intégrée au projet de l’UNESCO « MAB », comprenez Man & Biosphere, qui propose des modèles de gestion de l’espace et de l’environnement tout en permettant un développement économique pour les populations locales. Le lac est notamment reconnu pour sa grande biodiversité, notamment des espèces d’oiseaux, de poissons et de tortues, mais également de nombreuses espèces végétales. La région est aussi reconnue culturellement pour la manière dont la population, l’éthnie Inthas, a adapté son mode de vie par rapport à celui de son environnement, et a donc développé l’agriculture sur îles flottantes, les fameux « Floating Garden ».
Journée découverte du lac et de ses artisans
Bien reposés et en forme pour démarrer une nouvelle journée en Birmanie, o profite de prendre notre petit déjeuner sur la terrasse ensoleillée du bar, avant de partir à la découverte de la vie sur le lac Inlé. 9h du matin et c’est parti pour une balade qui s’annonce bien remplie. Rien que l’expérience du longtail boat vaut le détour. On se retrouve donc à quatre avec notre chauffeur, sur ce petit bateau, assis sur des chaises de jardin en plastique (tout comme lors de notre croisière de Mawlamyine à Hpa-An, (à découvrir ici) et comme d’habitude avec Roxanne et Francis, dans une ambiance pleine de folies ! Durant notre traversée, on aperçoit au loin quelques-uns des célèbres pêcheurs naviguant à la force de leurs jambes, enfin de leurs pieds ! Tout un art, mais qui, ici, se trouve être un moyen complètement habituel de naviguer, en équilibre sur une jambe tandis que l’autre agite la rame. Pour notre premier stop, on longe un canal entouré d’habitations et jardins privés flottants, pour arriver chez un fabricant de bijoux et d’objets en argent pure. On a même droit à une visite de l’atelier mais également à une démonstration des différentes étapes de fabrication de bijoux, de l’extraction du minerai au produit fini. Même si on sait très bien que notre chauffeur nous emmènera chez toutes ses connaissances pour recevoir une petite commission au passage, la découverte de ces différents arts et ateliers sont plus qu’intéressants. On continue donc l’excursion chez le fabricant d’ombrelles, où on rencontre également des femmes girafes, qui sont malheureusement là uniquement pour les touristes. Mais la rencontre reste tout de même impressionnante. En effet, cette éthnie si particulière vit dans le sud du lac, il est possible de la découvrir par une excursion différente ou par trek. Notre guide nous avait d’ailleurs parlé de cette population et nous avait expliqué qu’elles pouvaient porter jusqu’à 25anneaux, et que le premier se porte dès l’âge de 9 ans. Direction maintenant, le marché et la pagode Phaung Daw Oo La, qui est la plus importante autour du lac Inle. Les birmans viennent y prier et déposer des feuilles d’or sur les statues centrales du bouddha. Lorsqu’on arrive au débarcadère, on remarque directement un grand bateau en forme de cygne, recouvert d’or. Ils le sortent durant 18 jours de fin septembre à octobre, durant la fête du lac. Pour l’occasion, les processions passent dans 21 villages autour du lac afin que les habitants puissent s’y réunir. L’excursion se poursuit par la visite d’un atelier de bois, notamment celui de bateaux longtail. Quand on connaît le salaire mensuel moyen en Birmanie (environ 60’000 Kyats, sot 43$ pour quelqu’un qui travail comme staff dans un hôtel) et le prix de l’un de ces bateaux (entre 900$ et 2’500$ pour les plus grands et sans moteur), on se dit que l’investissement est conséquent.
Après ces premières visites du lac, il est grand temps de faire une pause repas. Notre chauffeur nous amène dans un joli restaurant flottant. On découvre par la même occasion le village, ses habitations et ses commerces également flottant. Le paysage est vraiment unique et magnifique, et encore plus avec ce beau ciel bleu qui nous accompagne depuis le début de notre voyage dans le pays. On déguste un très bon poisson, le premier d’ailleurs de la Birmanie et il est déjà temps de repartir pour la suite de notre aventure. Le prochain stop se fait dans notre atelier préféré, celui de la fabrique de cigares. En Birmanie, vous trouverez partout des cigares (cheroots) mais certainement pas aussi bons que ceux fabriqués ici même, dans cet atelier. Ils sont les seuls, enfin les femmes sont les seules à en confectionner à l’anis !!! Enroulés dans des feuilles de thé, ces cigares ont un goût vraiment particulier, que nous, personnellement, on adore. Prochaine arrêt, la fabrique d’objets en bronze. On les voit chauffer du bronze pour ensuite taper dessus pour lui donner la forme voulue, un travail très répétitif mais impressionnant. C’est dans ce type d’atelier que sont fabriquées les aiguilles à tatouer, utilisées par les moines dans les monastères. Le prochain artisanat local qu’on découvre est celui du tissus en lotus. Un travail très long et minutieux. En effet, ils doivent d’abord couper les tiges de lotus vraiment délicatement pour récupérer les filament en les étirant et ensuite, les rouler avec les doigts et recommencer cela pour chaque tige afin d’obtenir un fil de plusieurs mètres et assez résistant. Il faut compter deux mois pour faire une écharpe en lotus, soit 12’000 plantes, comparé à une écharpe en soie qui ne nécessite que deux jours. Encore une fois, on sait très bien que la plupart des ateliers qu’on visite ont une vocation essentiellement touristique, mais on a tout de même l’impression d’être plonger dans leur quotidien, et la dimension commerciale n’est pas encore trop ancrée. Pourvu que ça dure ! Malgré ce côté un peu factuel, la découverte est vraiment belle et enrichissante. Nous voilà arrivés à notre dernière fabrique de la journée, celle du bambou. On découvre ici directement le travail effectué pour obtenir les objets vendus dans le magasin, des verres, des horloges, des sets de tables, etc. L’occasion pour nous d’échanger avec les artisans au sujet de leur travail.
Dernière étape avant le couché du soleil, le monastère de Nga Hpe Chaung plus connu sous le nom de « monastère des chats sauteurs », et qui est intégralement construit en bois. La légende dit que les moines ont dressés les chats pour sauter dans des cerceaux, mais personnellement, on a, certes, vu un tas de chats, mais aucun sachant sauter dans un cerceau. Il y a également un joli point de vue en hauteur pour admirer les grands jardins flottants de la région. Sur la route du monastère, on longe des énormes jardins flottants, où différents légumes sont cultivés. On a surtout vu des tomates, car elles poussent en grappes sur des tiges en bois en hauteur, mais il semble qu’ils cultivent presque tous les légumes qu’on trouve au marché. L’instant est vraiment magnifique, on croise différentes embarcations, certaines remplies de légumes, d’autres de passagers. Mais le plus impressionnant reste leur méthode de navigation, on a même croisé des enfants et adolescents la pratiquant. Les jardins sont littéralement flottants, on a pas vraiment compris comment, mais ils sont réellement sur l’eau, et l’accès ne se fait qu’en bateau.
Notre belle journée touche à sa fin mais avant cela, on laisse place au calme ambiant pour admirer le coucher du soleil et le show d’un vrai-faux pêcheur, juste là pour « taper » la pause devant les objectifs et ensuite récupérer quelques sous. Le tourisme oblige, certains birmans s’improvisent « modèle photo-pêcheur » au coucher dusoleil afin de grappiller quelques kyats. On aura tout de même passé un excellent moment en le voyant poser avec sa grande nasse et son poisson. La nuit commence à tomber et dans cette région, le soir, il fait pas super chaud, surtout sur le lac. On s’empresse donc de rentrer à la guesthouse et se retrouver autour d’un bon repas, comme on sait si bien le faire depuis notre rencontre avec les québécois.
Notre dégustation de vin au domaine Red Mountain
Nous voilà déjà à notre dernière journée à Inlé avant de prendre notre bus direction Hsipaw et son fameux trek. On décide donc de profiter de ces derrières heures à fond, et pour cela, quoi de mieux que de louer des vélos pour aller déguster du vin local, au Red Mountain Estate Vineyards & Winery, rien que ça ! Bon c’est sûr on s’attend pas à goûter des vins d’exceptions mais l’expérience peut être sympas et amusnte, et dans tous les cas originale. 30 min de vélo et une erreur GPS plus tard, on arrive enfin au domaine. L’endroit est vraiment pas mal du tout, avec une belle vue sur la plaine et le lac. Bon, l’accueil était un peu bof bof, comme les vins d’ailleurs, mais le moment passé était vraiment chouette, dans une ambiance amicale et joyeuse. On était plus là pour découvrir ce que pouvait bien donner un vin cultivé et élaboré dans la région, plutôt que dans une vraie dégustation œnologique. En tout cas, on a adoré cette matinée dans les hauteurs de la ville. Après quelques verres de vins, et une vue à peine moins fiable, on reprend nos vélos direction notre guesthouse. Voilà, il est temps de reprendre notre pactage pour de nouvelles aventures à Hsipaw cette fois-ci, et encore et toujours à quatre !
Infos utiles et Galeries Photos
Taxi-boat, excursion sur le lac : 15’000 kyats pour la journée comprenant : villages flottants, jardins flottants, 4-5 ateliers, Monastère Nga Hpe Chaung (chats sauteurs), marché et couché de soleil pour voir les faux pêcheurs.
Bus Inlé-Hsipaw : Il n’y en a qu’un par jour, autour des 15h et l’arrivée se fait vers 3-4h du matin à Hsipaw, 16’000 Kyats.
Sweet In Guesthouse : 17$ la chambre double avec salle de bain privée (20$ sur Agoda), restaurant-bar avec terrasse au bord du canal. L’emplacement est bien, à 5 min du débarcadère, après un petit pont. Wifi ok. Possibilité de faire une lessive.
Location de vélo : 1’500 kyats le vélo pour la journée.
Dégustation de vin au Red Moutain Estate Vineyards & Winery: 30-45 min en vélo depuis le centre, 3’000 Kyats pour déguster quatre vins.